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L’objectivité

La sobriété
L'indépendance et le désintéressement
La non-confluence
Le non-jugement
L'acceptation

Selon les dictionnaires de la langue française, l’objectivité est la capacité de ne pas se laisser influencer par les sentiments, les opinions ou les intérêts d’autrui; être neutre, impartial et ne pas prendre parti. Pour assurer leur objectivité, les intervenants du SAPPACA basent leurs interventions sur des observations objectives précises (OOP) et évitent toute situation où ils seraient en conflit d’intérêts. Ils restent vigilants vis-à-vis les fonctionnements défensifs qu’ils pourraient adopter; fuite, évitement, confluence, jugement, évitement afin de se responsabiliser de leur colère, douleur émotionnelle et peurs.

La sobriété :


Selon les dictionnaires de langue française, une personne sobre ne boit pas ou ne mange pas au-delà de ce qui est nécessaire pour vivre, elle n’abuse pas d’alcool ou de drogue et se comporte avec retenue.

La valeur de sobriété pour les intervenants du SAPPACA est un choix conscient et un engagement envers eux-mêmes à cheminer vers l’amour de soi et l’autonomie affective plutôt que la compensation, la compulsion et la dépendance. Ils choisissent la satisfaction de leurs besoins plutôt que d’aller vers les plaisirs éphémères et ils acceptent de ressentir les émotions désagréables, douloureuses et même souffrantes plutôt que de s’anesthésier ou de fuir.

Le choix de la sobriété permet aux intervenants du SAPPACA de conserver un équilibre devant les événements de la vie et de se créer à partir de leurs épreuves plutôt que s’autodétruire ou se laisser détruire. Finalement, cela leur permet d’accompagner leurs clients à travers les périodes difficiles, de les aider à faire face à ce qu’ils vivent, à tirer profit des enseignements et à cheminer vers une relation plus saine avec eux-mêmes et les autres.

• L’indépendance et le désintéressement

Les dictionnaires de la langue française définissent l’indépendance comme l’état de quelqu’un qui n’a pas de lien de dépendance, quelqu’un d’impartial, qui est désintéressé, c’est-à-dire qui n’a aucun intérêt et qui ne subit aucune pression.

Les intervenants du SAPPACA protègent la relation thérapeutique des pressions extérieures (cadeaux de grande valeur, pourboire ou autres compensations) et des pressions intérieures (état de manque affectif, de carence, de dépendance, de survie, de sentiment de redevance, etc.) pouvant les pousser vers l’opportunisme, la confluence ou la tentation de répondre à leurs besoins personnels dans la relation thérapeutique.

Par conséquent, il est impératif que les intervenants du SAPPACA prennent soin d’eux afin d’éviter de se trouver dans un état de manque ou de survie au niveau affectif et monétaire. Cela requière un engagement et une vigilance à se responsabiliser de leurs besoins et à cheminer vers l’autonomie.

Finalement, cette indépendance et ce désintéressement balisent la relation thérapeutique de sorte à éviter la confusion des rôles et permettent aux intervenants du SAPPACA de rester centrer sur les besoins des clients et d’aider ces derniers à cheminer vers la responsabilisation, la satisfaction de leurs besoins et l’autonomie.

• La non-confluence

Colette Portelance définit la confluence comme suit : « Un procédé défensif qui consiste à se nier soi-même pour se perdre dans l’autre comme deux fleuves se perdent dans l’océan. Elle résulte d’un manque de connaissance de soi, de confiance en soi, d’autonomie et d’amour de soi. » Colette Portelance, Relation d’aide et amour de soi, p. 246.

Pour les intervenants du SAPPACA, la non-confluence est un positionnement conscient, neutre et bienveillant. Il s’agit de la capacité à ressentir, à identifier, à s’autoréguler et à distinguer ce qu’ils vivent de ce que l’autre vit, ce qu’ils ont besoin de ce que l’autre a besoin, ce qu’ils sont de ce que l’autre est.

C’est une capacité à ne pas se laisser influencer, que cela soit positivement ou négativement, par le vécu des autres et à constamment partir de sa propre expérience relationnelle, de ses vécus, de ses peurs et de ses besoins pour se positionner en relation.

C’est une capacité à sortir du déclencheur pour revenir à eux, retrouver leur pouvoir dans ce qui est rejoint chez eux, à se responsabiliser de leurs vécus de sorte à ne pas chercher la validation ou l’approbation de l’autre, à s’affirmer avec authenticité et respect, car l’affirmation de soi est aux antipodes de la confluence.

Ce positionnement conscient et ces capacités sans cesse actualisées permettent aux intervenants d’éviter l’appropriation de ce que l’autre pense, aime, veut et croit, ainsi que la projection de leurs propres pensées, vécus et croyances sur leurs aidés.

La non-confluence préserve l’objectivité, évite la confusion et permet aux intervenants d’avoir le recul nécessaire pour aider les clients à identifier leur vécu, leurs peurs et leurs besoins et les aider à se responsabiliser et à sortir du pouvoir sur l’autre.

• Le non-jugement

Le non-jugement thérapeutique est synonyme d’acceptation, d’écoute sans préjugé et sans jugement de valeur. Ce type d’écoute fait partie des fondements des approches Rogériennes. Pour les intervenants du SAPPACA, le non-jugement est une position de bienveillance sans ménagement et sans complaisance. Pour s’assurer de maintenir cette position et faire en sorte que la relation thérapeutique soit aidante, les intervenants du SAPPACA font preuve de vigilance envers leurs propres fonctionnements défensifs; de victime, de bourreau, de supérieur et de sauveur.

Cette position favorise le processus de responsabilisation en permettant aux intervenants du SAPPACA de montrer des fonctionnements à leurs clients, les impacts de leurs fonctionnements ou la violence exercée, et ce, sans les juger, les blâmer, les culpabiliser ou les rabaisser.

• L’acceptation


Au SAPPACA, nous intervenons à partir de l’acceptation de ce qui est et de l’autre. Cette valeur est solidement enracinée dans la façon de travailler au SAPPACA. Notre approche, inspirée de l’Approche non directive créatriceMD (ANDC), nous distingue des autres organismes qui travaillent davantage selon la notion d’inacceptabilité de la violence.

Cependant, pour les intervenants du SAPPACA, accepter ne veut pas dire « approuver ». Ils peuvent donc, désapprouver totalement les gestes et paroles de leurs aidés, la violence qu’ils font à leurs proches, ou l’agressivité qu’ils déversent sur eux et en même temps, accepter que le client ait ou a eu ce comportement.

Accepter, pour les intervenants du SAPPACA, ce n’est pas réagir par la passivité, se résigner, abdiquer, endurer, démissionner, se soumettre, s’écraser, subir et devenir victime. Au contraire, l’acceptation leur permet d’agir consciemment, de se positionner rapidement, de poser et de respecter leurs limites pour se protéger ou protéger les potentielles victimes, de se servir de leur énergie pour faire grandir en eux leur liberté et leur capacité à s’affirmer plutôt que de réagir par la domination ou la soumission.

L’acceptation des intervenants du SAPPACA n’est donc pas quelque chose de passif ou un simple état d’esprit, il est plutôt le résultat d’un travail d’accueil, de sensibilité, de responsabilisation et d’une reprise du pouvoir sur soi.

L’acceptation favorise le sentiment de sécurité, de confort et l’ouverture ainsi que l’acceptation de lui-même chez l’aidé. Cela l’aide à accepter les situations passées et présentes, les sentiments et émotions que cela éveille en lui et finalement à accepter les autres davantage.

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