Tabou dans notre société, la violence faite par des femmes existe bel et bien. Culturellement, elle est banalisée, voire déniée, particulièrement lorsqu’il s’agit de violence conjugale.
Dans la foulée des mouvements féministes visant à protéger les femmes contre la violence faite par les hommes, autant sur le plan socioculturel que sur le plan familial, il s’est opéré une polarisation des rôles attribués aux hommes et aux femmes. Les hommes bourreaux et les femmes victimes. D’ailleurs l’aide qui est offerte présentement suit ce schéma en n’offrant presque aucune ressource pour les hommes victimes et les femmes ayant des comportements violents.
Les ressources d’aide aux victimes, dans le but d’aider les femmes à sortir de la surresponsabilisation (fonctionnement de victime consistant à prendre la responsabilité de la violence déclenchée chez son bourreau), ont balayé de la main les comportements violents de leurs aidées sous prétexte qu’elles étaient violentes en réponse aux violences reçues de la part de leurs maris. Donc, suivant ce résonnement, les femmes sont violentes en réponse à la violence reçue et les hommes sont violents parce qu’ils sont violents.
En réalité, la violence reçue est un déclencheur de violence autant chez la femme que chez l’homme. Mais, bien que la violence reçue soit un déclencheur, elle n’excuse en rien la violence déployée et ne rend pas l’autre responsable. Une fois que nous nous libérons de nos oeillères culturelles, nous pouvons observer plusieurs systèmes relationnels différents plutôt que le traditionnel: ‘’hommes bourreaux’’ et ‘’femmes victimes’’. Nous avons femme bourreau et homme victime et les systèmes où les deux partis jouent les rôles en alternance alimentant ainsi une dynamique en escalade ou le fait d’être victime alimente chez l’homme comme chez la femme la violence déployée dans le couple.
Selon un sondage de Statistique Canada cité dans La Presse, Édition du 21 août 2016, autant des violences physiques (ex : gifle, grafigne, coup au niveau des testicules, coup de poing) que des violences psychologiques (manipulation, crise de jalousie, menace de priver le partenaire de voire ses enfants, fausses accusations et acharnement juridique) sont commises par des femmes. De plus, la polarisation des rôles permet à ces femmes violentes de se servir des instances juridiques (court, DPJ, police) comme une arme contre les hommes.
Le fait d’enfermer les femmes dans le rôle de victime, en déniant, banalisant ou en responsabilisant l’homme de la violence faite par ces dernières, n’est pas aidant ni pour elles, ni pour le couple, ni pour l’homme. Nous passons alors de la surresponsabilisation à la déresponsabilisation. Cela a pour impact d’alimenter la dynamique du juge et du coupable dans le couple (‘’Qui a commencé ?’’ et ‘’C’est de la faute à qui?’’) et entrave le processus de responsabilisation et de positionnement permettant à la femme et à l’homme de mettre fin à la dynamique de violence.
Peu de services d’aide ont l’expertise et offre une aide adéquate aux hommes et aux femmes, quels que soient leurs rôles dans la dynamique de violence conjugale.
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